samedi 3 janvier 2009

Auteurs chiants

Il y a des auteurs chiants. Plein. C'est un truc que je n'ai jamais compris : certains auteurs sont rasoirs à mourir, écivent des textes qui emmerdent tout le monde, mais on les caresse et on les flatte dans le sens du poil.
Je ne comprends pas pourquoi, mais c'est comme ça.
Chaque fois que je pourrais, je tenterai d'élucider le mystère, mais d'ores et déjà, tentons une analyse.
Primo, le principe du petit monde. Tout univers est un petit monde. Celui de la littérature entre autre. Un petit monde d'auteurs et d'éditeurs. Et un petit monde qui revient de loin : depuis le XVIIème siècle, les Auteurs, les Gens qui Pensent et qui Ecrivent sont bien vus. Ils font des trucs avec leur tête : ils révolutionnent le monde. Alleluia !!! Le truc, c'est qu'à l'époque, si on pensait, il fallait écrire. Peu de gens pensaient, mais ceux qui le faisaient pensaient parce qu'ils écrivainet ou écrivaient parce qu'ils pensaient. En tout cas, il y avait un rapport. Vu la rareté de la Pensée (elle est toujours rare), ça valait le coup d'écrire, pour la fixer.
Depuis, il y a eu la IIIème République. La communale. Maintenant, tout le monde sait écrire. Tout le monde écrit. Résultat, dès qu'un type aligne trois phrases, il écrit, mais il croit aussi qu'il pense. Qu'il a un Message. Qu'il est un Artiste.
C'est valable en France, et à Paris ; ailleurs aussi, je l'imagine volontiers, mùais la France a une Place Intellectuelle à maintenir. Hélas, tout fout le camp. Les pensées sont devenues si maigrelettes qu'elles nécessitent plus d'efforts pour se maintenir en place que pour produire du contenu. D'où c'est tonnes d'écrivains pas forcément nullissimes, mais pas si géniaux que cela. Des gens ordinaires, cultivés, bien élevés, pourvus de relations, qui rédigent et utilisent leurs relations pour faire croire qu'ils ont de la valeur. Quand on les lit, on se dit que si lui, il est publié avec son truc, alors moi aussi je dois l'être avec le mien. Et pourquoi pas. Des bavards. Des bavards vides.
ça devrait faire rire, mais Dieu sait que ça se prend au sérieux, dans ce petit monde : le penseur est fielleux. D'ailleurs, ce n'est pas avec ses petits bras musclés qu'il va avoir du succès ! C'est avec sa petite pensée agressive, tournée vers lui, vers Paris, vers ses confrères qui lui bouffent l'espace. Une cour de récré littéraire qui tourne le dos au monde.
Moi, je lis comme une furieuse, pas forcément de bonnes choses : je lis pour me distaire, m'envoler, m'éparpiller. J'aime, ou je n'aime pas, pour des tas de raisons. Selon ma fantaisie. Et je partage. Avec vous. pas très nombreux, puisque je débute, mais j'ai bien l'intention de partager, et d'avoir des réactions.

2 commentaires:

  1. Je vous trouve bien dure sur la fin, mais n'en apprécie pas moins le résumé des deux nouvelles concernées.

    Pour ce qui est de l'absence de déchirement, élément de réponse par ici (vers la fin si je me souviens bien) :
    http://blog.bnf.fr/babar-harry-potter-et-cie/index.php/2009/01/12/rencontre-avec-marie-desplechin-ecrire-pour-les-enfants/

    Avez-vous lu "Dragons" ?

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  2. Pardon pour l'erreur d'aiguillage (pas très à l'aise chez blogspot, moi)

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